Comment formuler les bonnes questions lors du développement d’un projet ?
Le sujet d’aujourd’hui est de savoir formuler de bonnes questions durant le processus de Design Thinking, c’est-à-dire lors du développement d’un produit/service créé de manière collaborative. Attention, rappelez-vous que ces questions se formulent de façon très diverse en fonction de leur utilité. En d’autres termes, vous ne poserez pas les mêmes questions si vous vous trouvez dans la phase “empathize”, que par exemple dans celle de “prototype” (cela va de même pour les autres étapes).
Il vous faudra donc vous poser les bonnes questions, ou re-créer des questionnaires appropriés, à chaque étape du Design Thinking. Bien que cela puisse vous paraître ennuyeux, prendre le temps nécessaire afin de formuler les bonnes questions vous permettra non seulement de répondre de manière adaptée aux besoins de vos clients, mais aussi d’obtenir des données précieuses, utiles à tout moment pour votre entreprise.
Depuis notre très jeune âge, nous avons appris à répondre à des questions, sans vraiment les formuler nous-mêmes. En d’autres termes, lorsque nous sommes à l’école, nous sommes confrontés principalement à la résolution de problèmes et la création des réponses, mais n’apprenons pas à réaliser le questionnement nécessaire pour y répondre. Celui-ci étant déjà défini au préalable.
Cependant, lors du développement d’un projet, il est primordial de se poser les bonnes questions, pour être sûr de répondre de façon appropriée aux besoins de nos clients. Par exemple, si vous décidez de finaliser votre projet, sans avoir questionné vos clients potentiels, vous ne saurez pas si votre produit/service répond à leurs besoins, ou s’il est purement un produit de votre imagination (donc ne répondant pas à la demande).
Règle pour une bonne question
Pour qu’une question soit pertinente, Il faut que celle-ci soit simple, claire et précise. De plus, il est nécessaire qu’elle touche les individus concernés et leur réalité. Cela vous permettra d’obtenir des réponses plus sincères et utiles à votre recherche. Pour ce faire, pensez à élaborer des questions incluant des valeurs, idéaux ou espoirs que vos clients potentiels ont. Cependant, il n’est pas obligatoire que votre questionnaire soit seulement axé sur votre solution, car vous pouvez apprendre bien plus que vous l’imaginez à travers les réponses de vos interlocuteurs. En d’autres termes, poser les bonnes questions vous permettra d’en savoir davantage sur vos futures clients, et comprendre si votre idée de solution correspond vraiment à leurs besoins.
Donc, une question efficace :
- Suscite l’intérêt de l’interlocuteur
- Apporte une réponse complète et développée
- Pousse à la réflexion
- Dégage les hypothèses sous-jacentes
- Invite à la création de possibilités et la créativité
- Est clairement comprise par la personne interrogée
- Inspire d’autres questions
- A une signification profonde
Structure
Tout d’abord, il faut comprendre que vous trouvez trois catégories de questions : simple – moyenne – complexe. Celles-ci vous permettront d’obtenir des types d’informations différents, vous apportant une réponse plus ou moins élaboré selon ce que vous chercher à savoir. En d’autres termes, plus votre question sera complexe, plus elle vous donnera des informations précises et développées sur votre interlocuteur. Plus précisément, voici comment cette classification fonctionne :
- Simple : La réponse doit être directe, soit oui ou non. Si nous prenons comme exemple le thème de la musique, la question pourrait être « Avez-vous écouté de la musique la semaine passée ? ».
- Moyen : Celle-ci est donc un tantinet plus élaborée. C’est-à-dire que la question doit être factuelle (quoi, qui, quand, etc.) et vous apportera des informations complémentaires. Par exemple, vous pouvez demander « Quel type de musique écoutez-vous le plus ? ».
- Complexe : Ici, non seulement la question est factuelle, mais vous désirez en retirer des renseignements encore plus personnel. Cela veut dire que vous pouvez obtenir des réponses portant sur les insatisfactions de la personne interrogée. Votre question sera donc plutôt du type « Comment décidez-vous du type de musique que vous autorisez vos enfants à écouter ? ».
Attention, souvenez-vous par contre d’éviter l’utilisation de la question « pourquoi ? ». Celle-ci est beaucoup trop vague, et vous apportera des réponses imprécises et difficiles à prendre en compte lors de l’analyse des questionnaires que vous avez effectuées.
De plus, lorsque vous structurez vos questions assurez-vous d’utiliser les bons pronoms interrogatifs, comme la réponse peut être très différente en fonction des mots utilisés. Bien qu’il soit important de formuler des questions ouvertes, vérifiez aussi que les réponses données ne soient pas trop longues et vagues (ou inversement). Autrement dit, une réponse trop ouverte perdra de son sens par rapport à l’objectif de la question. Faites également en sorte que vos questions offrent la possibilité de répondre de manière sous-jacente.
Grâce à ça, vous pourrez non seulement obtenir des informations quant à votre question, mais avoir des données pertinentes à plusieurs niveaux. Et finalement, assurez-vous que l’interprétation de votre question ne porte pas à confusion. Si une question n’est pas claire, la personne interrogée pourrait mal l’interpréter et se sentir offusqué, ce qui n’est visiblement pas l’objectif recherché dans cette exercice.
Développer sa question
Pour créer les bonnes questions sur un thème choisi, il faut .
- Analyser attentivement la situation actuelle, comment celle-ci peut évoluer dans le futur.
- Identifier les questions globales à se poser, cela permettra de savoir dans quelle direction se diriger dans un premier temps.
- Affiner vos questions, ce qui vous permettra de laisser en arrière celles moins pertinentes pour votre projet actuel.
- Penser sur le long terme, donc composez des questions qui offriront des réponses vous aidant à élaborer des stratégies de longues durées.
- Se poser constamment des questions, et cela tout au long de votre projet, ce qui permet de rester au top et d’avoir le contrôle.
Attention
Savoir poser les bonnes questions est une étape très importante, mais elle n’est rien sans votre capacité à écouter. Lorsque vous avez développé vos questions, soyez attentif aux réponses que l’on vous donne, c’est-à-dire en acceptant toutes sortes de réponses même les plus inattendues, en laissant le temps à l’interlocuteur de s’exprimer (il/elle est le centre de l’attention) et en prenant bonne note de ce qui a été dit.
Pour finir
Si des problèmes apparaissent dès le début de votre projet, vous devrez trouver la cause de ceux-ci. Pour les résoudre, utiliser la méthode empirique de questionnement (QQOQCCP) .

Cette approche peut notamment être utilisée lors de la prise de décision collective, où l’on fait appel à ses talents d’illustrateur pour chaque question. Le livre « faire » offre un passage détaillé sur ce processus. Par exemple, il est expliqué que pour répondre à la question « comment ? », vous pouvez vous servir d’un logigramme pour représenter un enchaînement d’événements.
Vous pouvez aussi trouvez dans la bibliothèque de Coworking Neuchâtel le livre : « The creative habit«
Pour ce dernier paragraphe, nous vous partageons aussi des exemples de questions, ce qui vous donnera peut-être des idées :
- Que pourrait-il arriver, qui nous permettrait de nous sentir pleinement engagé et dynamisé par notre travail ?
- Quels défis pourraient survenir et comment pourrions-nous les relever ?
- Que dirait quelqu’un qui n’a pas les mêmes convictions que nous?
- Quel est le but essentiel de notre entreprise ?